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de novembre 1370, Pierre Boschet n'avait pas encore terminé ses études juridiques, car ce n'est que vers 1382 qu'il prend le titre de docteur ès lois et en décret, dans un accord du 22 août relatif au manoir du Colombier, près Saint-Porchaire, manoir qu'il revendiquait comme héritier de son oncle Jean (Arch.Nat., xu 1469, fol. 470 v°; xlc 45). Indépendamment de ce domaine, Boschet possédait encore en Poitou la terre de Sainte-Gemme, saisie sur Guillaume Ancelon et sa femme, et à lui adjugée en janvier i3g3, pour la somme de 62 livres Tournois (Arch. Nat., JJ 144, n° 67). Il était en outre seigneur de la Chassée et possesseur de quelques petites ferres dépendant de la châtellenie d'Argenton, sur lesquelles il prétendait, en op­position avec Gui d'Argenton, avoir le droit d'ériger des fourches patibulaires (Arch. Nat., x1A 37, fol. 335 r°). Pierre Boschet fut reçu président au Parlement le 29 avril 1389, au lieu et place de Jean de Montagu décédé. L'année suivante, le nouveau président fut envoyé hastivement à Dijon et, par mandement du 11 février i3go adressé aux généraux des aides, 80 francs d'or lui furent alloués pour ses frais de voyage (Bibl. Nat., cab. des litres, pièces originales). Le 22 mai i4o3, après la mort de Jean de Popincourt, le poste de premier président, qui revenait de droit à Pierre Boschet, fut attribué à Henri de Marle, troisième président; le * Parlement estima que son compétiteur cr estoit bien aagiez, et foible et maladiz,» mais rendit hommage tra ses suffisences de science, de vertus et autres graces." Le digne président était effectivement de" santé assez débile ; il aimait à se reposer des fatigues de la vie parlementaire dans son domaine de Saint-Cyr-en-Tal-moudois; c'est de cette résidence qu'il écrit le 11 novembre 1897 à Jean Caudel, conseiller au Parlement, lui adressant une commission scellée pour assigner le prieur de Saint-Remi de la Varenne en Anjou (Bibl. Nai., ibid.). Quelquefois même il ne pouvait prendre part aux travaux du Parlement; le mercredi 19 novembre 14o4, une indisposition subite l'empêcha d'assister à la réception du conseiller Jean Ro­main. Sur la fin de sa carrière, son intégrité, jusqu'alors à l'abri de tout reproche, fut mise en suspicion : le 2 septembre i4o6, Jean Gendreau s'étant permis d'envoyer au duc de Berry un libelle diffamatoire contre le président Boschet, avec lequel il se trouvait en procès, fut condamné par la Cour à lui faire amende honorable à genoux, sans préjudice d'une amende pécuniaire de dix livres et sous peine, en cas de réci­dive, de punition corporelle; Jean Gendreau ne pouvant payer l'amende, ses biens furent saisis et adjugés moyennant trente écus à l'offensé. Le greffier Nicolas de Baye enregistre le décès de messire Pierre Boschet, de nacion Poitevin, docteurin utroque, dont notification fut faite au Parlement le mercredi 4 février 1411. Le successeur de Boschet fut Jean du Drac, président des Requêtes du Palais (Arch. Nat., x1* 54, fol. 223 r°; xu 1478, fol. 113 r°, 182 v°, 288 v°, 289 v°> 2r°; xl* --79» foi- l!xl r°)-
A tous ceulx qui ces lettres verront, Guillaume, seigneur de Tignon-
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